Après
diverses périodes d'invasions, l'Alsace est
intégrée au St-Empire Romain Germanique.
En 1161 , l'empereur Frédéric Barberousse élève Mulhouse
au rang de ville libre de l'Empire, ce qui lui donne
une autonomie quasi totale, la cité ne devant rendre
de comptes qu'à l'empereur lui-même.
En
1197, le fils de Barberousse est désigné
empereur à Mulhouse. En 1347 nait la République
de Mulhouse. En 1354 les cités alsaciennes
s'organisent en une confédération de 10 villes libres
: " la Décapole".
Outre l'alliance militaire, elle concerne également
l'aide financière en cas de banqueroute d'une
des villes.
Ceci
va donner un poids économique important à
l'alliance. La première république sur
le territoire de la France n'a donc pas été
instituée à Paris, mais a existé
500 ans auparavant à Mulhouse !
L'idéal
d'autonomie et de libertée des alsaciens, ayant
institué des cités libres, explique
pourquoi cette terre de tradition germanique est restée
par la suite attachée à la France, à
partir de la Révolution.
Cette
volonté du peuple d'avoir ses propres règles
de gouvernance a logiquement suscité un antagonisme
avec la noblesse alsacienne. Des conflits éclatèrent
ainsi entre les cités libres et la noblesse.
Entre
1444 et 1445 les Armagnacs, appelés par l'empereur
du St-Empire romain germanique, pour soutenir la noblesse
alsacienne, s'attaquent aux cités de la décapole.
Les villes fortifiées résistent et les
mulhousiens dissolvent la corporation de la noblesse,
expulsant les récalcitrants.
En
1466-68, la noblesse veut se venger en déclarant
la guerre à la cité. Celle-ci ne doit
son salut qu'à une alliance temporaire avec
les cités suisses qui aboutira, par la suite,
à une alliance avec les cantons suisses en
1515, après s'être retirés de
la décapole.
Puis
en 1523, Mulhouse adhère à la réforme.
De 1618 à 1648, l'Alsace est ravagée
dans la cadre de la guerre
de 30 ans. En 1648, le traité de Westphalie
donne à la France le sud de l'Alsace. Strasbourg
sera annexée à la France en 1697, la
République de Mulhouse conservant, quant à
elle, son statut de ville indépendante.
En
1789 les alsaciens, ayant toujours des rapports difficiles
avec la noblesse, accueillent la Révolution française
avec enthousiasme, et ils en profitent pour se soulever
à nouveau contre la noblesse locale.
L'héritage
révolutionnaire scelle le lien géo-politique des Alsaciens
avec la France. En 1790 l'Alsace est scindée
en deux départements : le Bas-Rhin et le Haut-Rhin.
Strasbourg
devient la préfecture du Bas-Rhin et Colmar celle
du Haut-Rhin. Toujours alliée à la Confédération
suisse, la république de Mulhouse vote sa Réunion
à la République française. Celle-ci se fait sous le
Directoire, le 4 janvier 1798.
De
1956 à 2015, les deux départements de l'Alsace,
Bas-Rhin et Haut-Rhin formaient la région Alsace.
Le 1er janvier 2016, la région fut fusionnée
avec les régions Champagne-Ardenne et Lorraine, pour
former la région "Grand Est".
Devant
l'émoi populaire suscité par cette mesure
administrative qui gommait d'un coup le particularisme
alsacien, l'état dut se résoudre à
promettre la création, au 1er janvier 2021,
d'une nouvelle collectivité territoriale qui s'appelle
"collectivité européenne d'Alsace".
Ici, nous présentons toujours l'Alsace en tant
qu'entité autonome.
En
2019, l'Alsace comptait 1 884 000 habitants, sur une
superficie de 8 280 km2. Mises à part Strasbourg
(284 700), Mulhouse (108 900) et Colmar (95 100) ,
les autres villes principales sont Hagueneau (34 800)
, St-Louis (21 700) , Saverne (19 400) et Sélestat
(11 200).
L'alsace
est réputée pour son vignoble,
elle le fut également pour son industrie textile
(Mulhouse), mais elle s'est ancrée dans le
XXIe siècle, avec les nouvelles technologies,
les biotechnologies. Sa situation, proche de l'un
des plus grands centres économiques, la Rhur
en Allemagne, en fait un espace éconmique dynamique,
relayé par une identité culturelle forte,
et un rôle politique de première importance,
avec les instances européennes installées
à Strasbourg.